#Corse – “On n’est pas sorti de l’auberge… du crime” Edito du mensuel Corsica

UnitaInfurmazione 19 October 2012 Comments Off on #Corse – “On n’est pas sorti de l’auberge… du crime” Edito du mensuel Corsica

Certes, l’attitude de Claude Guéant qui a assisté en spectateur à une succession d’assassinats en Corse alors que, en tant que ministre de l’Intérieur, il avait un souci tout particulier de la délinquance sur le reste du territoire, a quelque chose de choquant.

Certes, l’attitude de Claude Guéant qui a assisté en spectateur à une succession d’assassinats en Corse alors que, en tant que ministre de l’Intérieur, il avait un souci tout particulier de la délinquance sur le reste du territoire, a quelque chose de choquant. Certes, son successeur à la place Beauvau semble filer le même coton. Il a déjà bondi à Marseille où les règlements de compte se succèdent, mais il se soucie de l’île comme d’une guigne. Au point qu’une tripe exécution, en plein jour, sur une route départementale du Niolu est à son gré de même augure qu’un coucher de soleil sur les Calanques de Piana.

Cela s’appelle se moquer du monde et de sa charge. Certes, les présidents de l’exécutif et de l’assemblée de Corse ont eu raison d’en appeler à l’État dont dépend exclusivement la sécurité des biens et des personnes. Dans la foulée, le préfet de région, Patrick Strzoda, a d’ailleurs déclaré qu’il (l’État) s’apprête à passer à l’action. Il serait temps, en effet, de mettre un terme radical à une violence criminelle qui fait douter de l’existence d’un ordre républicain dans une île où le nombre de policiers par nombre d’habitants est, nous dit-on, le plus élevé de toutes les régions françaises. Mais ces insuffisances qui traduisent l’indifférence, quand ce n’est pas le mépris, que Paris a toujours témoignée à l’égard de la Corse, suffit-elle à expliquer une actualité insulaire rythmée par les rafales des armes automatiques ? Non, bien sûr que non. Il existe désormais deux Corses dont l’une se shoote au crime et l’autre qui se lamente qu’il en soit ainsi.

Le problème, en son fond insoluble, est que la première, celle des malfrats, se nourrit des contradictions de la seconde, celle de la bonne société. Dominique Bucchini le pressent très bien quand il indique que l’île – c’est son drame – se refuse à appeler un chat un chat, un gangster un gangster, un parrain un parrain. C’est là le début de la compromission dont on ne sort plus ou dont on ne sort qu’au détriment de la citoyenneté.

Il y a mille exemples de cet imbroglio moral que Kant lui-même aurait eu du mal à démêler. Pour mémoire : la manifestation des élus dénonçant l’amalgame – un grand classique ! – quand l’un d’entre eux, depuis condamné et assassiné, est entendu par la justice. Ou celle de ces socioprofessionnels – professionnels de quoi ? – quand le président de la chambre de commerce de la Corse-du-Sud qui est depuis tombé pour trafic de drogue, est interpellé. Avec de tels comportements erratiques, on n’est pas sorti de l’auberge… du crime.

Joseph-Guy Poletti

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