Ces attentats, qui n’ont pas été revendiqués, n’ont pas fait de victime et les dégâts ne sont pas très importants, selon les premiers éléments des enquêtes. Cinq établissements de l’enseigne Leclerc ont été visés vers 01H00, deux à Ajaccio et les trois autres en Haute-Corse (Bastia, Alistro et Saint-Florent).
La grande distribution, souvent dénoncée par les nationalistes corses pour sa mainmise sur l’économie insulaire, a été visée par une série d’attentats dans la nuit de dimanche à lundi, sept supermarchés ayant été plastiqués à Ajaccio et en Haute-Corse, ont indiqué les enquêteurs.
L’entrée du principal magasin Leclerc d’Ajaccio, proche du centre-ville, a été détruite par une charge explosive, mais les dégâts semblaient limités, selon un correspondant de l’AFP sur place.
A Bastia, les vitrines du supermarché Leclerc, situé dans le quartier du Fango, ont été brisées et des rideaux métalliques détruits, selon les premières constatations, a indiqué un autre correspondant de l’AFP sur place. Les autres magasins plastiqués, également vers 01H00, sont l’hypermarché Géant Casino et un magasin d’articles de sports Décathlon d’Ajaccio, ouvert cette année. Ces deux grandes surfaces sont situées en périphérie.
Des investigations notamment de police technique se sont poursuivies dans la nuit pour évaluer les dégâts et prélever des indices. La section anti-terroriste du parquet de Paris a été saisie.
C’est généralement l’entrée principale des grands magasins qui a été visée, les charges explosives semblant avoir été déposées à l’extérieur, selon les enquêteurs. Des périmètres de sécurité ont été établis par la police et la gendarmerie autour des magasins visés et des équipes de démineurs se sont rendus sur place, de même que des représentants des parquets d’Ajaccio et de Bastia et à Ajaccio le coordonnateur des forces de sécurité en Corse, Jean-François Lelièvre.
La Corse est la région de France qui possède le plus grand nombre de supermarchés par rapport à sa population de 306.000 habitants.
Cette forte implantation de la grande distribution qui contrôle des pans entiers de l’économie de l’île et y réalise des profits substantiels, notamment en période estivale avec le passage de centaines de milliers de visiteurs, est dénoncée par les partis nationalistes et par le Front de libération nationale de la Corse (FLNC, clandestin) dans ses communiqués.
Un projet de création d’un nouvel hypermarché dans la banlieue d’Ajaccio a du être annulé cette année sous la pression de l’opinion.
Les attentats ont été perpétrés quelques jours après l’annonce d’une scission au sein du parti indépendantiste Corsica Libera, qui avait obtenu près de 10% des voix aux élections territoriale de 2010. Cette formation compte quatre élus à l’Assemblée de Corse (sur 51) aux côtés de 11 autres élus nationalistes d’autres partis.
Un groupe de militants de l’aile gauche du parti, en désaccord avec la direction, a annoncé jeudi dernier quitter Corsica Libera pour se réunir au sein d’une formation appelée U Rinnovu Naziunali (Le Renouveau national).
Les attentats revendiqués par le FLNC, ces dernières années, concernaient généralement des résidences secondaires.
La dernière revendication remonte au 23 juillet. Le FLNC avait indiqué avoir plastiqué le 2 juillet près de Bonifacio (Corse-du-Sud) plusieurs maisons d’un complexe immobilier appartenant à un banquier parisien.
L’organisation clandestine avait mis en garde dans un communiqué les “agresseurs de notre peuple” qui doivent “comprendre qu’ils n’ont rien à faire ici, que la terre corse ne leur appartient pas et que les Corses seront toujours défendus”.
Le FLNC avait revendiqué en juin 26 attentats contre des résidences secondaires appartenant généralement à des continentaux ou à étrangers.
AfP
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