Deux hommes déjà condamnés pour l’assassinat du préfet de Corse Claude Erignac en 1998 ont affirmé mardi à la cour d’assises de Paris qu’Yvan Colonna n’était pas impliqué dans ce crime. Ces dépositions de Martin Ottavianni et Marc Istria sont identiques à celles déjà entendues aux deux premiers procès du nationaliste corse en 2007 et 2009, où elles n’avaient pas empêché qu’il soit condamné à perpétuité. Martin Ottavianni, qui purge une peine de 20 ans de réclusion pour sa participation au crime en tant que chauffeur des tueurs, a une nouvelle fois déclaré qu’il avait menti en garde à vue en 1999 en mettant en cause Yvan Colonna.
Prié de dire pourquoi il n’avait menti que sur ce seul point, puisque toutes les autres personnes qu’il avait mises en cause ont reconnu les faits et ont été condamnées, il a déclaré que le nom d’Yvan Colonna lui avait été dicté par les policiers. Interrogé par visioconférence depuis sa prison, Marcel Istria, qui purge aussi une peine de 20 ans de réclusion pour avoir aidé les tueurs à fuir, a expliqué à la cour qu’il niait toute participation et ne savait donc rien. A la différence des autres protagonistes, il a en effet toujours tout nié, même en ce qui le concerne.
Il a dit à la barre qu’Yvan Colonna n’avait pas participé à une réunion de tous les acteurs de l’affaire en 1998, retenue dans le dossier comme une moment de préparation du crime. La défense a fait mentionner par écrit au procès-verbal des débats qu’il dit avoir été frappé par les policiers. Ce crime, le plus grave commis en 40 ans de violence politique sur l’île, tourmente depuis 13 ans police, justice et pouvoir. Si l’on compte ceux des autres protagonistes, c’est le cinquième procès de l’affaire. Il doit durer au moins jusqu’à la mi-juin et mobilise au total 109 témoins et experts.
Parmi les trois autres hommes qui ont mis en cause Yvan Colonna avant de se rétracter, Alain Ferrandi, condamné à perpétuité, était attendu à la barre mardi soir. Didier Maranelli, condamné à 25 ans de réclusion, doit témoigner mercredi. Pierre Alessandri, condamné à perpétuité en 2003 et qui affirme depuis 2004 qu’il est le véritable auteur des coups de feu, doit déposer jeudi.
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