Début août, les indépendantistes créeront, comme tous les ans, l’évènement à Corte pour une nouvelle édition des Ghjurnate internaziunale. L’occasion d’une démonstration de force à la tribune pour Corsica Libera, pour ce traditionnel temps fort du nationalisme.
Une image trompeuse, pourtant. Car, en coulisses, les ex du Rinnovu préparent leur départ. Elle court, elle court la rumeur. Et revient chaque fois plus insistante. Depuis plusieurs semaines, elle n’en démord pas. « Cette fois, ça y est : ils sortent ! » soutient ainsi un socialiste insulaire, l’air entendu. « Paul-Félix m’en a parlé, c’est imminent » confie un autre, qui assure avoir reçu cette confidence de la bouche de Benedetti, croisé il y a quelques semaines.
Ce bruit de fond qui revient régulièrement assure que les membres de l’ex-Rinnovu s’apprêtent à annoncer leur sortie de Corsica libera, soldant la fin d’une aventure impossible. « Ils ont beau jeu de se plaindre, répond Alain Simoni, cinglant. S’ils en sont là, c’est parce qu’ils ont refusé la règle démocratique ». Lors de l’assemblée générale du 26 février, des tensions très fortes étaient apparues au grand jour. Des divisions qui existaient depuis la création de la nouvelle maison indépendantiste, en février 2009, mais jusque-là restées globalement contenues au cercle des initiés. En février dernier, les amis des frères Benedetti, après avoir menacé de ne pas se déplacer à Corte, avaient refusé de se compter et de participer au scrutin destiné à renouveler l’Exécutif. Un vote qualifié de « mascarade ».
Résultat, un carton plein pour Jean-Guy Talamoni et ses amis. « La porte est ouverte » lance pour toute réponse un membre de l’actuel Exécutif de Corsica Libera, alors que nous venons aux nouvelles sur ces velléités de départ, avant de souffler aussitôt que Benedetti et consorts « ont leur place à Corsica Libera ».
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