Après avoir dressé la liste des quinze attentats de 2007 à 2008, le procureur de la République a prononcé des réquisitions allant de six mois de prison avec sursis à vingt ans de réclusion criminelle.
Au proces du FLNC-UC les réquisitions ont duré plus de cinq heures. Au terme d’un requisitoire en dents de scie, cumulant les approximations et les clichés, l’avocat général Olivier Bray a demandé des peines allant du sursis à 20 années de reclusion criminelle. Il a indiqué que la «justice n’est pas la vengeance». Et indique ne pas«vouloir faire d’exemple même si les faits sont odieux».
Ainsi, sont requis à l’encontre de Jean-Christophe Alessandrini 3 ans de prison dont 2 ferme; 4 ans ferme pour Julien Alessandrini; 2 ans avec sursis à l’encontre de Jean-Baptiste Battini; 8 ans de prison dont 2/3 de sûreté (64 mois ferme) pour Marcu Caggiari; 4 ans ferme pour Joseph Gheraldi; 10 ans dont 2/3 de sûreté pour Christophe Giannesini; 30 mois dont 12 ferme pour Anthony Rossi; 16 ans dont 2/3 de sûreté pour Joseph Nasica; 20 ans dont 2/3 de sûreté à l’encontre de Paul Istria; 3 ans ferme pour Dominique Mattei; 8 ans dont 2/3 de sûreté pour Ange-Marie Pais; 10 ans dont 2/3 de sûreté pour Anthony Pais; 2 ans avec sursis pour Jacques-Jean Papini; 1 an avec sursis pour Charly Pieri; 16 ans dont 2/3 de sûreté pour Jean-Marie Pittiloni; 6 mois avec sursis pour Michel Romeo; et enfin 3 ans ferme à l’encontre de Patrick Tesi.
«M. Istria, vous avez envoyé les fils des autres»
Au terme de cinq heures de réquisitions, l’avocat général a introduit le catalogue des peines en s’arrimant aux valeurs constitutionnelles de la République française. « La plus grande des libertés est celle d’aller et venir. Pour autant il ne faut pas faire un exemple de ce procès, même si les faits sont odieux. La justice n’est pas la vengeance », a-t-il rappelé. « Regardez bien les atteintes aux personnes et aux biens : tout d’abord, il y a le matériel, les armes de guerre mais deuxièmement, il y a ceux qui passent à l’action avec des intentions effrayantes. Il n’est pas admissible que nos concitoyens vivent avec la peur. Peut-être faudra-t-il assortir certaines peines d’interdiction de séjour », a appuyé le représentant de la société. Et, fixant Paul Istria :« Prenez en considération ceux qui tirent les ficelles et ceux qui restent à la maison mais qui utilisent le matériel, la violence. On dit qu’il y a des endroits difficiles, moi je dis qu’il y a des gens difficiles. M. Istria, à une question de votre avocat, vous avez dit que n’auriez pas envoyé votre fils sur ces actions, mais vous avez envoyé ceux des autres. » A la fin de cette journée éprouvante pour tous les accusés, le quinquagénaire qui se dit seulement militant politique est désigné clairement par le parquet comme le chef occulte de la région ajaccienne. « Celui qui a validé tous les actes », a résumé Olivier Bray, pointant du doigt le fait que c’est Paul Istria qui avait procédé au recadrage du jeune Pittiloni, après le braquage d’Agosta. Le ministère public ne croit pas qu’Istria n’ait été qu’un messager. Il était selon lui « l’un des boss » des jeunes du canal gamin. « L’acharnement en garde à vue contre M. Istria ? »
« Cela me rassure que les policiers fassent leur travail. C’est comme en matière de banditisme. Des policiers trouvent 2 kg de shit dans une cité; il y a une organisation : coupez un bras ou une jambe, vous avancez. Si vous coupez la tête, non », a tranché Olivier Bray. Et d’ajouter : « La politique, quand on est criminel, cela permet de tout justifier. » Dans le box, placé en chef de file à la droite des neuf autres, il a encaissé le coup. Sa défense a annoncé hier qu’elle ferait volte-face.
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