Hier la cour s’est intéressée au cas des accusés qui comparaissent libre. Sur certains d’entre eux planent encore des accusations graves, après, parfois, des mois de détention provisoire.
Des garages où l’on entrepose la panoplie du parfait dynamitero, à l’insu de leurs propriétaires. Des voitures volées que l’on brûle avec l’aide de copains qui ne sont absolument pas des militants du Front. La cour abordait hier le volet « correctionnel » de ce procès-fleuve du FLNC Union des combattants.
Tentant un découpage logique, le président Régis de Jorna avait décidé d’aborder la question des box de l’Orée du bois à Ajaccio et de la résidence Harmonie à Agosta plage dès le matin. Et, d’entrée de jeu, on a pu se rendre compte que le garage de l’Orée du Bois était une sorte « d’open space ». Joseph Nasica en avait reçu la clé d’une personne qu’il ne nomme pas. Le président de Jorna regrettera d’ailleurs « en fait on ne sait même pas à qui appartient ce garage ».
Une bande pas très organisée
Cette clé, Joseph Nasica la confiera à Ange-Marie Païs qui en fera des doubles pour tous les autres ou presque. Des différents témoignages, il ressort que le garage contenait une 205 volée, une Honda Transalp également volée, de quoi fabriquer des mélanges explosifs, divers vêtements et au moins une arme. Le garage de la résidence Harmonie appartenait, en revanche à Laure Zanni, l’employeur de Marc-Antoine Colleoni. La restauratrice faisait une entière confiance à son employé et n’était jamais allée voir ce qu’il y avait à l’intérieur. Elle a fini par ressortir libre d’une garde à vue assez dégradante dans les locaux de Levallois-Perret. Après n’avoir pas vraiment pu informer les enquêteurs.
Les auditions à la barre de Jean-Baptiste Battini et de Jacques-Jean Papini démontrent deux choses. Lors de leur interpellation en 2008, ils n’ont pas vraiment compris ce qui leur tombait dessus. Mais également que les deux jeunes avaient juste« rendu service »à leur copain Jean-Marie Pittiloni. Les descriptions de leurs garde à vue sont des modèles du genre. Se rendant compte qu’ils tenaient peut-être là le « maillon faible », les policiers de la Sdat et de la DRPJ ne les ont pas lâchés d’une semelle. La multiplication des dépositions en témoigne. Sauf qu’ils ne savent pas grand-chose.
A la barre, ils confirmeront avoir accompagné Jean-Marie Pittiloni pour brûler la 205 cachée dans le box de l’Orée du bois. Une équipée qui serait presque comique au cinéma. Tout le monde se rend au box dans la voiture de Jean-Baptiste Battini. Sur place, la voiture ne démarre pas, malgré la batterie de rechange apportée par Jean-Marie Pittiloni. Après avoir bataillé un moment, ils parviennent à la mettre en marche. Pittiloni conduit, Jacques-Jean Papini est monté avec lui et Jean-Baptiste Battini suit dans la deuxième voiture. Arrivé au rond-point du Stiletto, ce dernier attend. Jacques-Jean Papini descend de la 205 pour le rejoindre et Jean-Marie Pittiloni continue en direction de Magic Stock pour mettre le feu à la voiture « grillée ». Puis, tout le monde rentre en ville dans la voiture de Battini.
Les épisodes se multiplient, on évoque, une autre 205, une Hyundai, une moto Transalp, abandonnée près du box. L’avocat général Olivier Bray tente bien de revenir sur les déclarations de garde à vue. Sans parvenir à faire répéter la barre, ce qui a été dit pendant les 96 heures en compagnie des enquêteurs. Dans une ambiance bien moins électrique que les jours précédents, les avocats font juste préciser à leurs clients leur ignorance des actes auxquels avaient servi ces véhicules. Même si, après coup ils « se doutaient de quelque chose ».
Malgré tout l’audience a pris du retard hier. Les derniers volets concernant les véhicules et les armes seront abordés aujourd’hui avant de passer aux interactions entre les accusés.
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