Le Lundi 18 juin 2012 [16h00] (www.unita-naziunale.org) Entretien avec Txomin CATALOGNE et Amaia ELIXERI / Militants de Segi. Alors que le Pays Basque se trouve dans un nouveau contexte caractérisé par le processus de paix, l’organisation Segi a annoncé sa prochaine dissolution. Afin de mieux comprendre les raisons de cette disparition, nous avons rencontré ses porte-parole, Amaia Elixeri et Txomin Catalogne.
Pour quelles raisons avez-vous décidé de dissoudre Segi ?
Au sein de Segi, depuis plusieurs années, nous avons commencé une réflexion interne. En 2003, nous avions défini une stratégie et, comme dans toutes les organisations, une nouvelle phase est venue en 2008/2009, au moment où l’on s’est rendu compte qu’un fossé existait entre l’organisation Segi et la jeunesse.
Le seul et unique moyen d’explication de l’apparition de ce fossé, c’est la répression et l’illégalisation. Nous avions créé Segi afin de rassembler la jeunesse autour d’un projet politique. Or, malheureusement, la décennie passée a été une période très dure pour la gauche abertzale. Et cela nous a contraints à répondre à cette injustice et criminalisation. Si l’on fait notre autocritique, on ne peut nier que nous avons œuvré à la défense de notre outil, notre organisation. Ainsi, identifier certains des problèmes de la jeunesse nous a été plus difficile.
Pour réduire les effets résultant de la création de ce fossé, nous avions décidé de redéfinir notre stratégie. Finalement, cette réflexion interne nous a conduits à la décision de dissoudre l’organisation.
A partir de quand cette décision sera-t-elle effective ?
Le dimanche 24 juin, nous organisons un meeting à 17 heures à la salle Sanoki d’Itxassou. A la suite de cet événement, un terme sera mis à Segi.
Vous avez décidé de dissoudre Segi dans le contexte du processus de paix, de la nouvelle donne pour la gauche abertzale en Hegoalde. Pourquoi avoir choisi ce moment-là ?
Nous constatons qu’il existe de nouveaux défis au Pays Basque. Or, pour y faire face, il nous semble qu’il faut activer un ensemble de points dans de nombreux secteurs, comme la solution démocratique, la connaissance institutionnelle, etc. Nous pensons que le temps est venu de rassembler beaucoup plus de personnes pour gagner les paris que nous faisons. Segi va disparaître. Cependant, cela ne signifie pas que la lutte des jeunes va cesser.
Nous assistons pleins d’espoir à ce qui se passe actuellement au Pays Basque. Or, nous continuons à être des militants de la gauche abertzale. En ce sens, nous mettrons nos forces au service du processus de paix.
Nous pensons également que la nouvelle stratégie de la gauche abertzale, j’entends Zutik Euskal Herria, nécessite de nouveaux outils. Durant de nombreuses années, on s’est situé dans le sillon de la réponse à la répression. Mais, nous voyons qu’une phase de construction est en train de se jouer. Et nous pensons que la jeunesse sera pionnière en la matière.
Segi est parvenu à son terme et elle ne peut pas répondre aux défis du contexte actuel.
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