Beaucoup de monde hier matin dans le prétoire de la cour d’assises spécialement composée de Paris. Sept magistrats du siège, deux avocats généraux, trois avocats pour les parties civiles et une quinzaine pour les dix-huit accusés. Dix d’entre eux étaient dans le box, sous surveillance d’une douzaine de gendarmes mobiles ; huit autres comparaissaient libres.
Pour le premier jour de ce procès qui va durer jusqu’au 6 juillet, le président Régis de Jorna a procédé à la lecture d’une « présentation à charge et à décharge devant servir de base aux débats ». Après avoir rappelé la série d’attentats commis entre avril 2007 et février 2008 et revendiqués par le FLNC Union des combattants, le président a évoqué chacun des accusés. D’abord Joseph Nasica, détenu depuis 2008. Ce membre assumé du FLNC-UC aurait préparé le« box conspiratif » (la cache d’armes) de la résidence de l’Orée du bois et serait l’ordonnateur des attentats montés par la « cellule d’Ajaccio ».
Dans celle-ci, il y aurait Ange-Marie Païs, détenu, le premier recruté, son frère Antony Païs, détenu, poursuivi comme tireur et chauffeur, Jean-Marie Pittiloni, détenu, supposé chef opérationnel, Joseph Gheraldi, détenu (et non libre comme il a été écrit hier par erreur), qui n’aurait participé qu’à deux attentats avant de se retirer, et Marcu Caggiari, détenu, qui aurait reconnu sa participation à un attentat.
Cellule bis à Porticcio
Une seconde cellule du FLNC-UC, mise en place à Porticcio, regrouperait Marc-Antoine Colleoni, détenu, accusé d’être le tireur de la roquette de la caserne de CRS d’Aspretto, présenté comme « un modèle de sérieux et de rigueur servant de modèle à la jeunesse nationaliste » et Julien Alessandrini, détenu dans un autre dossier. Ce dernier a nié toute participation mais on a trouvé une grenade, un fusil, des munitions et les écoutes téléphoniques ont révélé des propos ambigus du type : « J’ai échappé aux flics… » Son frère, Jean-Christophe Alessandrini, libre, est soupçonné d’avoir vendu un Colt 45 à Jean-Marie Pittiloni et acquis une Kalachnikov et un Glock. Il nie toute participation et les armes retrouvées chez lui n’ont jamais servi à un attentat. Anthony Rossi, libre, aurait servi de chauffeur pour des opérations de mitraillage. Il n’aurait pas d’engagement « pérenne » au FLNC-UC, mais « savait ce qu’il faisait ». Patrick Tesi, libre, aurait vendu la Kalachnikov à Jean-Christophe Alessandrini. Jean-Baptise Battini, libre, aurait accompagné Pittiloni au box de l’Orée du bois pour récupérer et incendier une voiture ayant servi au mitraillage du palais de justice. Il serait un sympathisant nationaliste « qui a peur des représailles et ne sait pas dire non ». Jacques-Jean Papini, libre, aurait accompagné Pittiloni plusieurs fois au box tout en niant connaître les activités de son ami. Jean-Dominique Mattei, libre, conteste tout activisme mais on a trouvé chez lui des armes et des symboles indépendantistes. C’est un proche de Julien Alessandrini. Michel Romeo, libre, était dépositaire d’armes et de munitions. Charly Pieri, libre, aurait participé à un attentat en aidant à voler un véhicule à la demande de Nasica dont il connaissait l’engagement. Paul Istria, détenu, est considéré par les enquêteurs comme le grand chef de l’UC. Il se dit victime de son passé. Mais pour les enquêteurs, Paul Istria serait le fameux « Paul de la Tana »qui donnait ses ordres à Nasica. Quant à Christophe Giannesini, détenu, c’est le patron du bar La Tana, dans la vieille ville d’Ajaccio qui aurait aidé Istria à créer le box de l’Orée du bois. Les premières auditions de personnalité débutent aujourd’hui.
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