Olivier Sisti a été atteint par plusieurs projectiles lundi matin à travers la vitre de sa chambre d’hôpital, à Bastia. Deux hommes à moto ont fait irruption sur le parking de l’établissement vers 4h45 et ont fait feu, à quatorze reprises, sur Olivier Sisti, 37 ans, à travers la vitre de sa chambre, située au rez-de-chaussée du service de réanimation de l’hôpital.
Un fonctionnaire de police, qui gardait la chambre côté couloir, n’a pas eu le temps de riposter. Olivier Sisti, gérant d’un restaurant de plage de la Plaine orientale a été atteint de quatre balles, à la main, à la jambe et dans le torse. Son état de santé, jugé très sérieux, a nécessité son évacuation en avion sanitaire sur l’hôpital Saint Roch à Nice. Témoignage de la détermination des tueurs, quatorze impacts ont été relevés dans la pièce par les enquêteurs.
Le policier de garde a d’ailleurs échappé de peu à un tir mortel. Selon un impact relevé, une balle a traversé la porte de la chambre a un centimètre de la tête du fonctionnaire. L’enquête a été confiée à la section de recherches de la gendarmerie de Corse. Le 21 mai, le commerçant avait déjà échappé à une première tentative d’assassinat. Il avait été blessé au visage et à la main par des décharges de chevrotines tirées à travers la vitre de la voiture qu’il conduisait près de son domicile, à Aléria. Il avait eu la force de garder le contrôle de son véhicule pour se rendre jusqu’au centre de secours de la ville.
Là, les pompiers lui avaient prodigué de premiers soins avant de le transférer à l’hôpital de Bastia, où il se trouvait toujours lundi. Olivier Sisti avait été également visé par une autre tentative en 2010, à Ghisonaccia, où se trouve son restaurant. L’homme est connu des services de police notamment pour une affaire d’extorsion de fonds en 2005. La zone de la Plaine orientale, qui alimente de vives convoitises depuis quelques années en matière d’immobilier et de tourisme, a connu six homicides depuis 18 mois, dont un double meurtre, à Quinzena (Haute-Corse), le 8 avril, où Jo Sisti, un ancien responsable nationaliste sans lien de famille avec Olivier Sisti, et son beau-frère Jean-Louis Chiodi, ont été abattus.
Le 28 avril, de 500 à 1.000 personnes avaient effectué une marche silencieuse à Ghisonaccia pour dénoncer la violence affectant le secteur, les familles endeuillées déplorant, dans un texte, “l’absence de résultats des enquêtes policières et le peu de moyens des enquêteurs”.
Reportage vidéo de FRANCE 3 CORSE VIA STELLA sur ce lien
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