L’ancien conseiller territorial de Corsica Nazione représente, pour la 2ème fois consécutive, Corsica Libera aux élections de juin prochain dans la 2ème circonscription de Corse du Sud avec l’objectif de réaliser le plus haut score possible.
Il sera, cette fois, assisté de Michel Giraschi, membre de l’exécutif du parti, candidat aux dernières élections municipales et cantonales de Porto-Vecchio. Il explique, à Corse Net Infos, que la priorité du prochain député sera de débarrasser la Corse de certains carcans juridiques et administratifs.
– Pourquoi avez-vous choisi de repartir au combat ?
– Parce que je n’ai jamais vraiment abandonné le combat. Je me suis toujours, chaque fois que c’était possible, présenté à des élections pour faire passer le message qui est le nôtre depuis très longtemps. Et, parce que j’estime que tous les terrains doivent être occupés, y compris le terrain électoral.
– Quel est donc, pour vous, l’enjeu de cette élection ?
– L’enjeu, c’est de faire passer le maximum d’idées, que nous avons pour le développement de ce pays, et de recueillir un maximum de suffrages pour valider ces idées.
– Votre présence à cette élection en tant qu’indépendantiste est-elle pertinente ?
– Il y a longtemps que nous avons décidé de nous présenter à toutes les élections. Ne serait-ce que pour ne pas laisser le champ libre à l’expression des idées qui ne sont pas les nôtres et pour pouvoir exprimer les nôtres propres ! Même, si ces élections ne sont pas spécialement favorables à notre courant.
– Sur quel thème prioritaire allez-vous faire campagne ?
– Tout ce qui concerne la vie quotidienne des Corses, à savoir la précarité, la vie chère, l’absence de développement économique alors que la Corse dispose d’atouts considérables, la sortie de crise parce que la Corse n’est pas vraiment touchée par la crise, sinon dans le domaine des prêts bancaires. Tout un tas de déclinaisons des problèmes et de leurs solutions !
– Trouvez-vous que la Corse n’est pas touchée par la crise ?
– La Corse n’est pas industrialisée. Elle n’a pas d’industrie lourde. Elle n’a pas de sociétés cotées en bourse qui risquent de s’effondrer si les actions chutent. Elle est uniquement touchée par le biais du système bancaire qui accorde très peu de prêts. La Corse n’est pas un département quelconque. Elle a beaucoup plus d’atouts que beaucoup de régions françaises et, donc, devrait être épargnée par cette crise.
– Quelle serait, selon vous, la priorité du prochain député élu ?
– La priorité du député élu serait de débarrasser la Corse d’un certain nombre de carcans administratifs et juridiques et d’un certain nombre de contraintes très lourdes au plan européen. Et, en même temps, d’obtenir un certain nombre de compétences dans le domaine législatif.
– Qu’appelez-vous les carcans et les contraintes ?
– Il y a tout un système juridique français qui nous impose un certain nombre de règles qui ne nous conviennent pas. Par exemple : les quotas de pêche, la politique agricole commune, l’interdiction d’abattre les animaux en dehors de certaines règles bien précises… Il y a tout un catalogue de ce type que nous allons décliner au cours de la campagne.
– Croyez-vous vraiment que l’élection d’un député nationaliste changerait la donne ?
– Ce serait déjà un très gros choc pour l’opinion publique d’avoir un député nationaliste à l’Assemblée française. Ensuite, cela dépendra de la capacité de ce député à s’exprimer, à faire passer un certain nombre de textes, à rassembler des progressistes autour de lui et de la façon dont il travaillera. Mais il aura une porte ouverte devant lui, un boulevard.
– Les législatives suivent les présidentielles. Quel sentiment vous inspire le score extraordinaire du Front National au 1er tour ?
– Le score du Front National est assez logique dans la mesure où le Front National, dans l’ensemble du territoire français, met le doigt sur un certain nombre de problèmes qui ont été exacerbés par la politique de Nicolas Sarkozy.
– Mais, sur la Corse, comment l’expliquez-vous ?
– Sur la Corse, c’est assez difficile à expliquer parce qu’il y a des endroits où c’est la problématique de Marine Le Pen qui est mise en avant. D’autres endroits, notamment en milieu rural, ce n’est pas du tout ça. Je n’ai pas la réponse.
– Ce vote aura-t-il, selon vous, des conséquences sur les législatives en Corse ?
– Il aura des conséquences législatives en termes de droite et de gauche, certainement pas en ce qui nous concerne.
– C’est-à-dire ?
– A partir du moment où Nicolas Sarkozy est battu ou élu, la situation de Camille de Rocca Serra est différente. Mais sur un rapport droite/gauche.
– Comment prendrez-vous en compte, politiquement, ce vote Front National ?
– Je prends en compte tout le monde. Mais, en tant que politique, je n’ai pas à me préoccuper du vote des électeurs de X, Y ou Z. Je fais mes propositions et mon programme et les gens se déterminent en fonction. Nous ne sommes pas là pour prendre en compte ce que pensent les uns et les autres, mais pour prendre en compte les aspirations générales de ce pays. Si, dans les propositions que nous faisons, un certain nombre d’électeurs s’y retrouvent, ils voteront pour nous. S’ils ne s’y retrouvent pas, ils ne voteront pas pour nous !
– Vous vous présentez dans une circonscription âprement disputée, avec un duel Camille de Rocca Serra / Jean Christophe Angelini. Comment allez-vous vous positionner ?
– Chacun des candidats, que ce soit Mr Angelini, Mr Rocca Serra ou Mr Bartoli ou d’autres, fera son offre politique. Ces offres sont tout à fait différentes selon les candidats et le peuple tranchera.
– Pensez-vous réitérer sur ce scrutin et dans votre circonscription le score de 10 % réalisé par Corsica Libera aux territoriales ?
– Là dessus, je ne fais pas de pronostics. Mais, nous allons essayer de faire le score le plus haut possible.
– Soutiendrez-vous Jean Christophe Angelini, s’il est présent au second tour et que vous ne l’êtes pas ?
– La question sera posée le soir du 1er tour.
Propos recueillis par Nicole MARI
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