Les Français se sont fortement mobilisés dimanche pour le 1er tour de la présidentielle, avec un taux de participation supérieur à 70% à 17H00 en métropole et qui devrait atteindre finalement plus de 80% selon les estimations des instituts de sondages.
Ce taux élevé -81,27% sur plus de 12 millions de bulletins de vote dépouillés selon le ministère de l’Intérieur à 20H20- vient confirmer que la présidentielle est bien l’élection-reine de la Ve République, puisque la participation moyenne à tous les scrutins présidentiels depuis le premier du genre, en 1965, s’est élevée à 81,2%. De ce point de vue, 2002 représente une exception (28,4% d’abstentions).
Cette performance est plutôt inattendue, toutes les enquêtes ayant montré, y compris à l’approche du vote, qu’entre un quart et un gros tiers des électeurs s’intéressaient peu ou pas à la campagne présidentielle. On peut “penser que certains sont allés voter, même si 37% d’entre eux jugeaient la campagne peu intéressante”, a avancé Jérôme Sainte-Marie, de l’institut CSA.
“Dans le top 10 des premiers tours de tous les types de scrutin depuis 1965 pour l’abstention la plus faible, neuf concernent l’élection présidentielle”, observe le politologue Jérôme Jaffré.
Cette faible abstention constitue une rupture avec la tendance constatée à tous les scrutins depuis 2007, largement boudés par les Français.
Aux élections régionales de 2010 (1er tour), plus d’un électeur sur deux (53,6%) ne s’étaient pas rendus aux urnes. Même chose aux cantonales de 2011, marquées par une abstention de 55,68%.
Le record de l’abstention avait été enregistré aux européennes de 2009, traditionnellement le scrutin le moins suivi, 59,37% des électeurs ayant déserté les bureaux de vote.
“sursaut”
Le taux de participation dimanche s’annonce toutefois inférieur d’environ trois points au taux record de la dernière élection présidentielle, en 2007 (83,77%).
“C’est une bonne surprise, il y a eu un sursaut de mobilisation dans les dernières semaines”, a commenté Frédéric Dabi (Ifop), interrogé par l’AFP. Il y a trois semaines, cet institut disait s’attendre à “une abstention record”, mais il avait entre-temps révisé à la baisse son estimation, autour de 25%.
Le niveau d’abstention est “plutôt conforme à ce qu’on pouvait attendre”, a estimé Gaël Sliman (BVA).
A en croire Bruno Jeanbart (OpinionWay), “les deux camps ont bien mobilisé”.
A 17H00, les électeurs avaient été nombreux à se déplacer dans le Cantal (79,29%), en Ariège (79,28%), en Aveyron (78,53%), dans la Haute-Loire ((77,97%), les Côtes d’Armor (77,46%), les Alpes de Haute-Provence (77,40%), le Maine-et-Loire (77,54%), la Sarthe (76,66%).
En revanche ont moins voté la Haute-Corse (65,39%) et la Corse-du-Sud (65,39%), la Marne (65,97%), le Pas-de-Calais (67,25%) ou la Seine-Maritime (67,85%).
A Paris, la participation était en baisse, avec un taux de 59,08% à 17H00, au lieu de 62,20% au même moment en 2007.
Dans les territoires d’outre-mer où le coup d’envoi de l’élection avait été donné dès samedi, la participation est en repli : autour de 52,5% en Guadeloupe et Martinique, 45% en Guyane, 49% en Polynésie, 55% en Nouvelle-Calédonie, selon les chiffres officiels après la clôture des bureaux de vote.
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