Une fois de plus CORSICA LIBERA a su faire la démonstration de sa capacité à réunir plusieurs centaines de militants pour la tenue de son assemblée générale. Si le fait n’est pas nouveau, quelques incertitudes étaient apparues cette année sur les orientations stratégiques qui seraient adoptées.
Cette assemblée avait des décisions importantes à prendre afin de répondre aux interrogations exprimées depuis presque un an par de nombreux militants. Si personne ne remettait en cause le travail accompli depuis quatre ans, une large proportion de militants souhaitait mettre en application la motion votée au congrès de 2009 et renforcer ainsi l’exécutif, donnant un élan nouveau au courant indépendantiste.
Dès le début de l’AG cette volonté d’opérer un saut qualitatif était exprimée à travers un vote massif (à 94,34 %) de soutien à la motion préalable qui demandait de clore la phase de démarrage, de terminer la refondation, et de faire fonctionner Corsica Libera de façon démocratique. Ce vote démontre qu’une grande majorité de militants a compris que notre organisation ne peut demeurer bloquée en l’absence de consensus, au risque de compromettre gravement son efficacité politique. Si le consensus est souhaitable chaque fois qu’il est possible, l’absence d’unanimité ne doit pas conduire à l’inertie. Dans un tel cas, dans tous les mouvements démocratiques, c’est la majorité qui détermine la voie à suivre. C’est la raison pour laquelle les militants de Corsica Libera, prenant acte de certains désaccords ou différences d’appréciation apparus depuis quelques mois, ont décidé qu’il appartenait à l’AG de définir les orientations et de mandater des responsables pour les appliquer.
Ce premier vote permettait la mise au débat des motions présentées par les différentes sensibilités, conformément à nos statuts. Appliquant les orientations adoptées par notre congrès fondateur (qui auraient d’ailleurs dû être appliquées dès l’AG de l’an dernier), les militants de Corsica Libera ouvraient une nouvelle phase de fonctionnement pour notre courant politique, à savoir la mise en place d’un système pluraliste et fédérateur. Ce système donne clairement une majorité de gouvernement du mouvement et organise, sous la responsabilité de l’exécutif et de la Ghjunta, un espace et une participation aux motions minoritaires.
Deux motions ont obtenu, conformément aux statuts, le nombre de suffrages nécessaire pour avoir des élus :
la liste PER A NAZIONE 75,90 % = 17 élus,
la liste GIRASCHI MICHEL 20,46 % = 4 élus.
L’exécutif de Corsica Libera est ainsi composé :
PER A NAZIONE : SARGENTINI François, PAOLI Pierre, PALAZZO Henri, ANTOLINI Ghjuvan Filippu, AGOSTINI Fernand, TOMASI Petru Antò, SALDANA Esteban, QUENOT Sébastien, CESARI Claude, FILIPUTTI Pierre-José, BARRACCHINI Gilbert, LEANDRI Jean-Yves, ROSSI Pascal, ANDREANI Dumè, CHIARASINI Pierre-Paul, SIMEONI Ange-François, ANNOT Mario,
LISTE GIRASCHI : GIRASCHI Michel, ORSINI Véronique, MONDOLONI Filippu, PROSPERI Rosa,
ELUS TERRITORIAUX : BENEDETTI Paul-Félix, GIACOMETTI Josepha, SCIARETTI Véronique, TALAMONI Jean-Guy,
TRESORIER : SIMONI Alain,
À présent, le temps des débats sur les grandes orientations est clos. En l’absence d’évènement exceptionnel, jusqu’à la prochaine AG, les décisions importantes pour réajuster notre stratégie ont été prises. L’exécutif élu a la charge d’appliquer les décisions des militants. Cette volonté collective démontre à tous ceux qui pouvaient en douter que nous demeurons ancrés dans l’expression d’une lutte nationale qui ne s’est jamais coupée de sa dimension humaine.
La motion d’orientation adoptée reprend l’ensemble des motions votées lors du Congrès fondateur et des précédentes AG, ainsi que les propositions contenues dans CORSICA 21.
Elle développe trois axes importants pour assurer le rôle politique de notre mouvement :
1 : Renforcer l’ensemble des départements de notre organisation
2 : Maintenir intact l’audibilité du message indépendantiste
3 : Officialiser et populariser notre stratégie jusqu’aux prochaines territoriales
1 : Corsica Libera a une présence effective sur l’ensemble du territoire national. Nous pensons cependant que des efforts supplémentaires doivent être faits pour établir un contact permanent avec les habitants des différentes communes de notre pays. Trop de Corses restent éloignés de la décision politique alors que la sympathie envers notre mouvement est de plus en plus conséquente. Ainsi, renforcer notre structure et affirmer davantage notre présence sur le terrain sera un axe majeur pour l’année à venir. L’exécutif a demandé au bureau de la GHJUNTA de convoquer l’assemblée des délégués des sections pour traiter ce sujet, celui-ci n’ayant pu être soumis au vote à cause du retard pris pendant les débats de l’AG.
2 : Depuis les dernières Territoriales, le mouvement national présente deux offres bien identifiées qui couvrent l’ensemble de l’espace politique se référant à la nation. Cette nouvelle architecture a clarifié la situation et a permis une plus forte adhésion des Corses à nos idées. Dans ce cadre, le courant indépendantiste doit affirmer pleinement son rôle historique pour la conquête de l’ensemble des droits nationaux du peuple corse ; il doit continuer à irriguer par ses propositions les débats dans la société corse, être porteur d’une solution politique et demeurer incontournable dans sa réalisation.
3 : Si les Corses et surtout les nationaux s’en donnent les moyens, les prochaines élections territoriales peuvent être déterminantes pour l’avenir du peuple corse. Nous avons souvent affirmé que pour réussir une avancée importante, il appartenait au mouvement national à prendre toutes ses responsabilités. Aujourd’hui, il a atteint un seuil de grande représentativité et cela lui permet d’envisager la prise du pouvoir. Nous sommes à présent au moment où nous devons proposer aux Corses un projet de règlement politique de la question nationale corse. De la présidentielle française aux prochaines territoriales se jouera certainement un moment capital pour l’avenir de notre pays. CORSICA LIBERA apportera une contribution positive et investira toute son énergie pour assurer la réussite de la démarche du mouvement national. Nous en appelons aux autres composantes de l’Assemblée de Corse ; nous les invitons à commencer à travailler ensemble sur le projet, à en présenter les grandes lignes et à démontrer aux Corses qu’une vraie alternative au système en place existe.
Notre devoir politique nous engage à nous tourner résolument vers l’avenir et à nous adresser à tous ceux qui ont à cœur de construire le futur de notre peuple, à demander à tous ceux qui aiment cette terre, qui y vivent, qui y travaillent, de nous rejoindre. Nos grandes orientations ont été définies depuis la création de notre mouvement, nous y demeurons plus que jamais attachés parce qu’elles sont les seules, dans un monde incertain qui subit de plein fouet la crise économique et sociale mondiale, à garantir un avenir pour notre peuple sur sa terre.
Nos propositions traitent les questions qui touchent à la vie des Corses, la défense de notre terre, de notre langue et de notre culture, du développement économique et des droits sociaux, de la paupérisation grandissante, des droits de notre peuple. Elles proposent d’obtenir davantage de moyens de décision en dotant l’Assemblée de Corse du pouvoir législatif. Elles traitent également de la répression et du règlement de la question des prisonniers, des dérives de la société corse liées au trafic de drogue et à l’emprise maffieuse. Apporter des réponses à l’ensemble de ces problèmes est devenu une urgence. La Corse ne va pas bien, tous les observateurs le disent et depuis longtemps ; de nombreux responsables politiques également. Nous ne pouvons plus demeurer au stade du constat il est grand temps de relever ces défis, parce que laisser empirer la situation ne peut qu’ouvrir la porte à de nouveaux drames. Pour nous, il n’est pas question de laisser les choses en l’état. Nous allons nous investir davantage encore pour construire un avenir meilleur.
Nous tenons à rappeler que nos idées sont plus que jamais d’actualité ; les débats actuels de l’Assemblée de Corse le démontrent amplement. Nos propositions ont été validées lors des dernières territoriales. Elles ont permis à Corsica Libera de déjouer le piège tendu par l’état français, avec le concours de certains responsables clanistes qui ont usé de tous les stratagèmes, même du plus anti-démocratique en élevant le seuil du second tour à 7% pour éliminer le mouvement indépendantiste du paysage politique corse.
La France entre dans une période électorale, et quel que soit le résultat, le pouvoir nouvellement élu devra être à l’écoute de la Corse. Il ne pourra pas se cacher derrière les institutions, ou évoquer d’autres priorités, pour ne pas accompagner les changements nécessaires. S’il est certain qu’il appartient aux Corses de s’entendre sur un projet et de le porter, la France – pays de tutelle – doit assumer ses responsabilités. Quant à nous, nous serons toujours sur le terrain de la lutte pour le lui rappeler. Nous savons que tout sera fait pour nous empêcher de réussir, par tous les conservateurs et par tous ceux qui s’appuient sur des situations politiques et économiques acquises depuis de nombreuses années sous la protection de l‘Etat Français. C’est pour ces raisons aussi que la Corse vit des moments difficiles. Notre mouvement en paie le prix fort. À cet égard, nous avons une pensée particulière pour notre militant et ami FILIPPU PAOLI. Il a été un militant exemplaire et nous continuons à nous inspirer du chemin qu’il a tracé ; nous avons aussi une pensée pour sa famille.
Nous tenons à saluer les prisonniers et là aussi, nous ne le répéterons jamais assez : toute avancée politique devra être suivie de leur libération ; ils ont suffisamment payé pour leur engagement et ont grandement contribué à préserver les intérêts de notre peuple.
Malgré les difficultés encore présentes, l’idée que seul le mouvement national est capable de relever notre pays fait son chemin ; de nombreux Corses se reconnaissent dans le courant qui porte l’émancipation de notre peuple. Si nous devons rester vigilants, nous pouvons aussi croire à des avancées importantes à moyen terme. La Corse peut et veut assurer son futur. CORSICA LIBERA en sera un des acteurs déterminants.
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