Le quotidien économique LES ECHOS a publié ce matin un article dont le moins que l’on puisse dire est qu’il n’est pas de nature à simplifier la tâche de ceux qui ont en charge la politique des transports entre l’Île et le continent.
Selon le journal VEOLIA, qui détient 66% du capital de la SNCM, proposerait à la CTC d’acquérir ces actions pour l’Euro symbolique.
Le géant du traitement de l’eau et du transport à travers sa filiale TRANSDEV n’est pas particulièrement connu pour sa générosité, et on peut bien sûr s’interroger sur la spontanéité de cette offre qui s”apparente à un cadeau empoisonné.
Plusieurs passages du courrier qu’aurait adressé Gérard COUTURIER président du conseil de surveillance de la SNCM à Paul GIACOBBI: “Monsieur le Président, À plusieurs reprises, vous vous êtes légitimement interrogé sur les conditions de privatisation de la SNCM …Il semblerait qu’une « suspicion de prédation » s’élève contre Veolia Environnement qui aurait acquis, dans cette opération et à « très bas prix », un actif rentable et de grande valeur. Vous savez qu’il n’en est rien et qu’au contraire, pour faire face à une situation qui demeure fragile et difficile…Par ailleurs, je comprends que vous meniez actuellement une réflexion sur la création d’une compagnie à capital contrôlé par votre collectivité. À la fois pour faire taire cette suspicion infondée et pour, éventuellement, aider à la création de cette compagnie régionale que vous envisagez, je me permets de vous indiquer que je vais suggérer à Monsieur le Président de Veolia Transdev, actionnaire à 66 % de la SNCM, aux côtés de l’Etat et des salariés, de prendre l’initiative de vous proposer d’acquérir cette participation majoritaire pour un euro symbolique”
Ajoutons que la suspension du “service complémentaire” annoncée par Paul GIACOBBI se traduira pour la SNCM par la vente de ses deux plus gros Ferries et la suppression de quelques 800 emplois, dont de très nombreux insulaires.
De là à imaginer que VEOLIA considère qu’il n’est plus possible s’assurer l’exploitation de la SNCM et envisage dans ces conditions préférable de jeter l’éponge, de donner les clés de la compagnie à la CTC et de demander à Paul GIACOBBI d’assumer ainsi la responsabilité de ses décisions, il n’y a pas loin.
Il faut dire que, si les responsabilités sont largement partagées entre la CTC, la SNCM et l’Etat, avoir laissé se développer une situation dont chacun subodorait qu’elle devait un jour exploser à la figure des uns et des autres, et décider brutalement d’y mettre fin n’était pas la meilleure chose à faire, et ne ferait qu’ajouter un peu plus de confusion à la confusion ambiante..
D’autant que dans une région ou le chômage atteint des sommets, envisager froidement de jeter quelques centaines de salariés de plus à la rue n’est pas non plus très malin.
D’autant que, malgré les apaisements lénifiants concernant laprésence d’Air Franceaux cotés de la CCM, les menaces continuent à peser également sur le transport aérien..Les difficultés de la compagnie nationale ne sont en effet pas près de se réduire avec l’envol de sa facture pétrolière.
http://vincent.carlotti.org/2012-03-08/pave-dans-la-mare-des-transports-corses/
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