Txomin Catalogne est convoqué par le Tribunal correctionnel de Pau, le 5 mai, pour « violences aggravées avec arme sur agent de police » et « refus de prélèvement d’ADN ». Il avait été interpellé, avec Txomin Iriart-Urruty le 15 mars, suite à des affrontements entre les forces de répression françaises et les patriotes basques venus soutenir sept jeunes militants indépendantistes originaires d’Hegoalde (Pays basque sud), victimes de la procédure du mandat d’arrêt européen (cf communiqué d’Askatasuna du 15/03).
Voici le communiqué de soutien de l’Associu Sulidarità du 4 mai 2011 :
Alors qu’en Pays basque sud, les militantes et militants du mouvement indépendantiste sont persécutés par les forces de répression espagnoles, la justice française collabore activement. C’est ainsi que huit jeunes appartenant à l’organisation de jeunesse Segi, ayant échappé à une rafle visant cette dernière en octobre 2010, se réfugièrent en Pays basque nord où ils apparurent en public à l’occasion d’une grève de la faim d’une semaine menée à Ispoure. Visés par des mandats d’arrêt européens, interpellés et incarcérés, ces militantes et militants étaient convoqués le 25 janvier dernier par le tribunal de Pau afin de se voir notifier leur remise aux autorités espagnoles.
La manifestation de soutien organisée devant le palais de justice déboucha sur des incidents lors desquels Txomin Catalogne et Txomin Uriart-Irraty furent interpellés dans des conditions particulièrement violentes, traduisant l’installation d’un climat de tension par les forces de répression françaises en Pays basque nord.
Ces deux militants passeront, le jeudi 5 mai, en procès devant ce même tribunal pour « violences aggravées envers forces de l’ordre » et « refus de prélèvement ADN ». La prise d’ADN, utilisée de nombreuses fois contre des militants du mouvement national corse, illustre une volonté de réprimer les militantes et militants politiques, uniquement en raison de leur engagement politique, en dehors de tout autre fait.
L’Associu Sulidarità apporte tout son soutien à Txomin Catalogne et Txomin Uriart-Irraty, ainsi qu’à l’ensemble des militantes et militants basques victimes de la répression.
Dumè Tafani
Président de l’Associu Sulidarità
Archive Askatasuna sur Unità Naziunale du 15 mars 2011
Ce matin, le Tribunal de Pau a rendu sa décision concernant les mandats d’arrêt européens de la semaine dernière. Ainsi, il a donné son feu vert à la remise des jeunes Aitziber Plazaola, Beñat Lizeaga et Bergoi Madernaz aux autorités espagnoles pour avoir été désignés comme membres de SEGI par d’autres jeunes torturés durant leur garde-à-vue. Tous les trois ont déposé un recours en cassation.
Par ailleurs, il a examiné les mandats d’arrêt européens similaires émis contre Jazint et Xalba Ramirez et Endika Perez, ainsi que celui de « Jon Goio » Gregorio Jimenez arrêté la semaine dernière à Bidache. Dans le cas de ce dernier aussi, les accusations qui sont à la base de ce mandat d’arrêt européen sont issues du témoignage sous la torture de Pedro Maria Olano Zabala arrêté en janvier 2010. L’instruction de la plainte pour torture étant toujours en cours, les avocates de Jon Goio ont demandé un sursis à statuer, soit une suspension de la procédure jusqu’à la fin de l’instruction de la plainte d’Olano Zabala. Les décisions concernant ces quatre militants basques seront rendues mardi prochain.
Enfin, quand les prisonniers ont été remmenés, la police qui se trouvait à l’extérieur du tribunal a violemment chargé les personnes rassemblées devant. Plusieurs personnes souffrent de blessures sans gravité, toutes parlent d’une ambiance extrêmement tendue et d’une grande violence aussi subite qu’injustifiée. Deux jeunes de SEGI ont été arrêtés : Txomin Catalogne de Bunus et Txomin Iriart-Urruty de Cambo. Ce dernier, que l’on voit sur les photos ci-dessous, opéré récemment du genou, porte une attelle et souffrait déjà de la jambe. Au moment où nous écrivons ce communiqué, l’ambiance est toujours tendue à Pau où la rue du commissariat est totalement bloquée.
ÇA SUFFIT !
Nous exigeons la libération de ces deux jeunes, l’abandon de tous les mandats d’arrêt européens et le respect des droits de chaque citoyen. Aucun coup de matraque, aucune arrestation, ne mettra fin à la dynamique qui ne cesse de se renforcer en Euskal Herria, il serait grand temps que les autorités françaises et espagnoles s’en aperçoivent.
ASKATASUNA
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