(Laetitia Pietri – Alta Frequenza) – Et l’on entame le troisième jour du procès Colonna. Il est consacré à l’étude de la personnalité d’Yvan Colonna. Et dès l’ouverture des débats à 9 h 30, l’accusé a accepté de se dévoiler. Interrogé par le président, il est ainsi revenu sur son enfance, sa famille, son départ pour Nice en 1976 vécu comme une déchirure, puis son retour en Corse.
Il a du également s’épancher sur sa vie amoureuse, son premier mariage, la naissance de son fils, sa rencontre avec sa nouvelle femme épousée en prison. Sur ce dernier point, il s’est élevé farouchement contre les accusations « d’opération de communication » lancées par la partie civile dans le but, selon elle, de s’humaniser. « Je n’ai jamais eu l’impression d’être un extra-terrestre et d’avoir besoin de m’humaniser.
Moi j’aime, je rigole, je pleure comme tout le monde » dira Yvan Colonna. Sur ses convictions politiques, il explique avoir ressenti le besoin de revendiquer avec d’autres certaines choses pour son pays, rappelant qu’il est nationaliste, mais qu’il ne milite plus depuis les années 90.
Vient alors la période de détention. Yvan Colonna décrit les conditions très dures alors qu’il est placé à l’isolement. « Les quartiers d’isolement, c’est 22 h sur 24 en cellule. Une heure de promenade le matin, une heure l’après-midi. (…) J’ai attendu 6 mois pour voir mon fils, 18 mois pour voir ma femme. 25 mois pour voir mon frère et ma sœur. Que l’on ne me dise pas qu’il n’y avait pas une volonté de me briser psychologiquement » explique-t-il. Interrogé par l’avocat de la veuve Erignac sur le pourquoi de sa fuite alors qu’il se prétend innocent, il répond « Mais ça fait 8 ans que je clame mon innocence et personne ne m’écoute. Si je m’étais rendu, j’aurais fait 12 ans de prison. »
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