– La LFP a finalement reporté la 36e journée de Ligue 1 programmée initialement le 5 mai 2012. Il a fallu attendre que vous en discutiez avec Frédéric Thiriez pour que les choses bougent enfin. Dans quelle mesure êtes-vous intervenu ?
J’ai eu l’occasion de sensibiliser FFF et LFP aux demandes des parlementaires élus en Corse, de droite comme de gauche, que j’avais rencontrés lors d’une réunion à l’Assemblée sur cette question de la commémoration de la catastrophe de Furiani. À cette occasion, j’ai rappelé qu’il convenait de respecter certains principes qui me semblent essentiels : d’abord que la FFF et la LFP sont indépendantes dans l’organisation des compétitions et que le ministère n’a pas d’ingérence à faire ; ensuite que les mesures prises pour le 5 mai devaient l’être pour l’ensemble du territoire national et non pas seulement pour la Corse, puisque Furiani est avant tout un drame du sport français ; enfin, que la famille du football était tout entière concernée par ce drame et qu’il convenait d’appliquer un éventuel report au football professionnel mais également amateur.
– Pour les familles de victimes, ce report est un grand pas en avant. Mais elles attendent encore une “sanctuarisation” du 5 mai, comme le sont le 15 avril (tragédie de Hillsborough) et le 29 mai (drame du Heysel) en Angleterre. Où en est la situation ?
Je comprends leur peine et leur demande. Je suis attaché au fait que ce drame national soit commémoré et ne tombe pas dans l’oubli. Mais attention, commémoration ne signifie pas forcément report des matchs. En 2008, pour les 50 ans de la disparition de l’équipe de Manchester United lors d’un accident d’avion, les matches eurent lieu avec commémorations et absence de sponsor sur les maillots en mémoire des victimes. Hommage est justement rendu aux victimes par le sport ! Reporter les matches à l’occasion de l’anniversaire des 20 ans d’une tragédie ne doit pas signifier un report des matches tous les ans.
“Reporter les matches à l’occasion du 20e anniversaire d’une tragédie ne doit pas signifier un report des matches tous les ans”
– Peut-on imaginer un décret interdisant les matches de football professionnel un 5 mai en France ?
Non, comme je vous le disais, l’État n’a pas d’ingérence à faire dans des fédérations et ligues.
– Pourquoi a-t-il fallu attendre 20 ans pour que la situation évolue alors que des promesses avaient été faites à l’époque par François Mitterrand, président de la République ?
L’important n’est-il pas que pour ce 20e anniversaire, le gouvernement et le Président de la République actuel accèdent à la demande des familles des victimes ?
– Le ministère des Sports a-t-il prévu des actions en vue de la commémoration des 20 ans de la catastrophe ?
Nous y réfléchissons mais, malheureusement, le second tour de l’élection présidentielle, qui a lieu le lendemain, vient complexifier les contraintes.
Source et suite de l’interview
Vous aimez cet article ? Faîtes-en profiter vos amis !
Faites passer l’information autours de vous en cliquant sur :
Comments are closed.