Depuis le blocage des négociations israélo-palestiniennes et la dissipation du mirage du “processus de paix” -alors que son praticien américain le plus célèbre, le diplomate Dennis Ross, vient de prendre sa retraite-, la question de la fin de la solution des deux Etats (la création d’une Palestine viable aux côtés d’Israël) revient continuellement sur le devant de la scène.
On évoquait précédemment la poussée irrésistible de la colonisation israélienne, de même que l’encerclement opiniâtre des quartiers palestiniens de la partie orientale de Jérusalem, où l’Autorité palestinienne veut établir sa capitale. Ce dernier point a d’ailleurs fait l’objet de plusieurs rapports rédigés par les diplomates européens en poste. Reprenant les données essentielles collectées par des ONG israéliennes ou palestiniennes ainsi que par les agences des Nations unies, ces rapports ont toujours été passés sous silence par les dirigeants européens (très divisés sur la question) pour ne pas heurter de front les autorités israéliennes. Qu’adviendra-t-il de la dernière livraison dont la presse se fait déjà l’écho?
L’attention des diplomates européens s’est en effet élargie à un autre sujet: le sort de la zone C héritée des accords d’Oslo II. Ces accords avaient partagé la Cisjordanie et Gaza en trois zones: l’une totalement palestinienne (la plus petite, zone A), la deuxième partagée par Israël et l’Autorité palestinienne (zone B), la dernière totalement contrôlée par Israël (zone C).
On l’a oublié depuis belle lurette, cette zone C qui constitue 62% de la surface de la Cisjordanie (près de 6% de la population totale palestinienne -150 000 personnes- y réside) aurait dû graduellement être transférée à l’Autorité palestinienne selon l’accord conclu en septembre 1995 (ci-dessous):
“In Area C, powers and responsibilities related to the sphere of Planning and Zoning will be transferred gradually to Palestinian jurisdiction that will cover West Bank and Gaza Strip territory except for the issues that will be negotiated in the permanent status negotiations, during the further redeployment phases, to be completed within 18 months from the date of the inauguration of the Council.”
L’histoire a été toute autre. Non seulement ce transfert n’a pas eu lieu mais c’est aujourd’hui Israël qui réaffirme son emprise sur cette zone C au point selon les diplomates d’aboutir à “un transfert forcé de la population autochtone” palestinienne. L’usage de termes aussi alarmistes, qui renvoient à la notion de nettoyage ethnique défendue par une partie de l’extrême droite israélienne, traduit la volonté de sonner l’alarme.
En matière de zone C, les diplomates ne font guère que reprendre dans ses grandes lignes le travail documenté par l’office onusien OCHA publié en décembre 2009 et qui liste les difficultés rencontrés par les Palestiniens en zone C. Ces difficultés (accès de plus en plus difficile à la vallée du Jourdain, impossiblilité d’obtenir des permis de construire, etc…) sont-elles surprenantes? A bien y regarder la carte des zone C ressemble à s’y méprendre à celle du plan Allon qui reconfigurait l’espace conquis militairement après la guerre de 1967 selon des critères défensifs. Des critères excluant l’hypothèse de la création d’un Etat Palestinien.
Transmis par Palestina Corsica et d’aprés le blog de Gilles PARIS – Le Monde –
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