Subissant le fléau des razzias, la Corse génoise se dote d’une ceinture défensive de tours littorales. Une parade pas toujours dissuasive face à l’agressivité des « Turchi » qui infestent les rivages. Au point de susciter chez les responsables politiques.
Pour conjurer le danger qui vient toujours de la mer, la Corse s’est dotée au fil des siècles de moyens défensifs. Dès l’époque génoise, devant la multiplication des razzias barbaresques semant la ruine et expédiant les populations en esclavage, l’Office de Saint-Georges réagit en finançant sous conditions la construction de tours littorales. Durant la Seconde Guerre mondiale, dans les années 1943-1944, alors même qu’elle vient de se libérer, la Corse subit un pilonnage sporadique d’avions et de bateaux ennemis au point que des voix s’élèvent pour demander – en vain – la protection des bâtiments de la Marine nationale.
Ce phénomène récurrent est devenu sur quatre siècles une constante historique : la Corse attaquée, résiste avec toute la vigueur guerrière dont elle est capable, mais cette ardeur connaît des limites du fait d’un manque chronique de moyens.
Dès 1533, la pression barbaresque sur la Corse est prise au sérieux par les Génois. Lors d’une visite d’inspection à la citadelle de Saint-Florent, le commissaire général Stefano Doria se met en colère en voyant que des ouvertures ont été opérées dans les murs de la citadelle sans autorisation. Il demande dès lors aux contrevenants de se présenter devant lui et affiche sa détermination : « À partir de demain, tous ceux dont l’autorisation aura été supprimée devront faire murer les ouvertures avant la fin du mois d’août, sous peine de 50 lires à verser à la Camera du « Magnifico Officio. » Quiconque y manquera sera puni sans rémission. »
Source et suite de l’article de Corse Matin
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