Lundi 9 janvier, une habitante de Donostia, Garbiñe Alkiza, était jugée pour “insulte grave aux FSE [forces de sécurité espagnoles]” pour avoir exigé des autorités policières et judiciaires de connaître la vérité sur la mort de Jon Anza, dont elle est une parente. Habitants du quartier d’Intxaurrondo où elle habite et proches de Jon Anza se sont rassemblés devant le tribunal en solidarité et ont tenu une conférence de presse pour dénoncer ce procès. Jon Anza est ce militant d’ETA mystérieusement “disparu” au début de l’année 2009 et dont le corps avait été retrouvé dans une morgue de Toulouse le 11 mars 2010.
Lors de l’annonce de sa “disparition”, en mai 2009, des gardes civils espagnols avaient quitté précipitamment un hôtel de la ville rose. Tellement précipitamment qu’ils en avaient oublié leurs armes. Quelques jours après la “découverte” du corps, une manifestation avait réuni des milliers de personnes à Donostia pour réclamer la “vérité” sur la mort du militant et dénoncer que celle-ci était le fruit de la “guerre sale” menée par “les Etats espagnol et français”. Lors de cette manifestation, Garbiñe Alkiza avait fait des déclarations en ce sens à la presse, et c’est pourquoi elle était jugée hier. Ses voisins et proches, venus la soutenir, ont affirmé qu’ils continueraient à exiger la “vérité”. Bien qu’ils estiment qu’il n’y a pas de “volonté politique” pour cela. Ils accusent au contraire les autorités françaises et espagnoles de chercher à “cacher des choses”.
Ils ont aussi dénoncé le fait qu’alors que “ceux qui ont ordonné l’enlèvement” et “ceux qui l’ont exécuté” soient “impunis” alors qu’une membre de sa famille est, elle, inquiétée par la justice. Il semble effectivement difficile de réclamer la lumière sur cette affaire. Ainsi, l’été dernier, la procureure de Bayonne envoyait rien moins que la police judiciaire pour faire enlever d’un balcon de la ville une banderole demandant “la vérité” sur cette affaire.
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