Les réactions qui ont suivi, et condamné, l’occupation des locaux ajacciens de l’Odarc par Jean-Dominique Musso et une trentaine d’agriculteurs ne font pas l’unanimité. Et d’abord ceux du président du CDJA de Corse-du-Sud, Pierre-Toussaint Gaffory. Des membres et délégué de son propre syndicat, dont certains ayant participé à l’occupation de l’Odarc, ont fait parvenir à notre rédaction un communiqué où ils jugent « intolérables » les propos de leur président dans la presse à propos de cette affaire.
« Nous tenions à préciser au président de notre syndicat que s’il avait occupé ses fonctions et tenu correctement son rôle, il saurait que le monde agricole est à la dérive. Nous tenions à lui dire que nous sommes bien des agriculteurs, nous avons occupé l’Odarc afin de porter nos revendications sur notre métier et son développement, sur notre désaccord à être assimilé à des vendeurs, forains profitant de notre réputation comme seul argument de vente, écrivent-ils. Nous sommes des agriculteurs désireux de produire et de vivre de nos exploitations et non pas de primes et de subventions. A cet effet, il nous semble indispensable de redéfinir la politique agricole pour la Corse, et nous ne laisserons personne décider à notre place, surtout pas ceux qui n’ont jamais été confrontés aux problèmes qui rythment le quotidien de nos exploitations.
« Voilà notre motivation ! Les agriculteurs l’ont d’ailleurs bien compris. Quant à la mise en cause du président de la chambre d’agriculture de Corse-du-sud, elle est hors de propos et malvenue de la part de quelqu’un qui ne défend les intérêts de l’agriculture corse qu’en parole et jamais dans ses actes, notamment en ce qui concerne le maintien de la vocation agricole des terrains (…)».Par ailleurs, certains de ces agriculteurs, membres de Capra Corsa, réagissent également aux propos tenus par Maurice Weatchroftau nom de la filière caprine. « La condamnation de l’occupation de l’Odarc par le président de Capra Corsa ne peut engager l’ensemble de ses membres. En effet, ces propos scandaleux n’ont fait l’objet d’aucune concertation. Si des agriculteurs dont nous faisions partie se sont rendus à l’Odarc c’était pour rencontrer le président Luciani afin de lui faire part de notre désaccord concernant l’organisation du SIA 2012. Les producteurs que nous sommes ne souhaitent pas être assimilés aux vendeurs de saucissons d’âne et de figatelli blanc.
« Désireux de vivre de notre production nous souhaitions également pousser un cri d’alarme face à la politique agricole dévastatrice menée en Corse par l’Odarc depuis de nombreuses années. Cette politique n’ayant pas pour objectif premier de développer la production locale est à l’origine des problèmes qui opposent aujourd’hui les agriculteurs et les agroalimentaires. Car il y a fort à parier que si la production locale était suffisante la matière première des produits agroalimentaires serait la notre. S’agissant d’une politique, plus résolue à développer le clientélisme que l’agriculture, nous ne sommes pas étonnés de voir des présidents de filières soucieux de maintenir des financements pour leur structure, dénoncer violemment notre action syndicale et remettre en cause l’intégrité de notre représentant légitime qui était à nos côtés. Cela n’altère en rien notre détermination et nous restons mobilisés dans l’attente de la réunion fixée par le président Giacobbi début janvier. »
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